Revers économique de taille pour le Gouvernement : l'annonce du déficit de la Sécurité Sociale vient modifier la stratégie d'Alain Juppé en matière de dépenses de Santé. L'excédent attendu de plus de 11 milliards de francs pour l'année prochaine, loin d'être au rendez-vous, s'avère être un déficit cumulé de près de 100 milliards pour 96 et 97.
Une situation qui a appelé une réaction immédiate du gouvernement. Jacques Barrot, le ministre des Affaires Sociales a aussitôt proposé un plan de redressement dont l'objectif avoué est de ramener le déficit pour 1997 de 47 milliards à 30 milliards. Au menu : la limitation des dépenses d'assurance maladie, mais surtout une nouvelle augmentation des taxes. Les consommateurs d'alcools et de tabacs devront s'acquitter d'une taxe supplémentaire de 17% à compter du 1er janvier de l'année prochaine. Même si cette augmentation ne concerne pas les vins, les producteurs d'alcools et de spiritueux vont devoir accuser le choc dans un marché difficile.
Le ministre des Affaires Sociales a également annoncé le grand retour du Carnet de Santé. Chaque français devra, désormais en effet se munir de son Carnet de Santé pour chaque rendez-vous chez son médecin. Une mesure destinée à contrer les abus de certains médecins. Médecins qui devront, en outre, prescrire des médicaments génériques dans les cas où cela est possible au détriment des médicaments de marque beaucoup plus coûteux.
Un plan de redressement que Jacques Barrot souhaite voir appliquer dans les meilleurs délais. Le ministre des Affaires Sociales a tenu également à justifier l'étendue du déficit de la Sécu, consécutif selon lui à une augmentation de la masse salariale très en deçà des prévisions gouvernementales ( 2,3% en 1996 contre les 5,3% prévus). Et de conclure en affirmant que "la consommation de tabac et d'alcool est nuisible à la santé". Une manière comme une autre de tenter de faire passer la pilule de l'augmentation des taxes.